mercredi 10 juin 2015

2015 06 09-11 BEARA PENINSULA-KERRY-KILLORGLIN

BEARA PENINSULA


Après Sheep's Head, nous entamons la route de l'ouest; le plus souvent, nous suivons la WAW:  "Wild Atlantic Way", une route côtière récemment balisée (panneaux indicateurs portant une vague blanche sur fond bleu), la plus longue du monde: 2500 kms, de Kinsale au sud jusqu'à Derry en Irlande du Nord.

Nous découvrons ainsi la première péninsule de l'ouest: Beara, sauvage, pratiquement pas de circulation, très peu de touristes; et pourtant de magnifiques paysages. 



UN BEAU PUZZLE
Les pierres ne manquent pas dans ces régions; chaque parcelle de terrain est clôturée par un muret. Vu de loin, souvent, l'ensemble est même impressionnant.







LE TÉLÉPHÉRIQUE DE DURSEY ISLAND
Pointe de Crow Head; nous arrivons sur un petit parking en cul de sac, face à l'île voisine de Dursey, à moins de 400 m; pour y accéder, depuis 1970, un téléphérique permet de transborder six personnes.
A notre arrivée, il est trop tard pour prendre le Cable Car et faire une balade sur l'île.




LES PARCELLES SONT BIEN DÉLIMITÉES JUSQU'EN HAUT DE LA MONTAGNE

LA GRANDE ÉVASION

BELLE VUE, BONNE HERBE, BON MÉRINOS ?
Contrairement à chez nous, nous n'avons jamais vu en Irlande un seul troupeau de moutons; par contre, des milliers et des milliers de moutons, seuls ou la mère avec ses agneaux, éparpillés dans les parcelles clôturés, ou en pleine nature, en montagne; il est vrai que le loup n'a pas encore traversé l'Atlantique. Compte tenu du climat tempéré du pays, ces moutons, comme les vaches d'ailleurs, doivent sans doute passer tout l'hiver dehors, ayant toujours de l'herbe à se mettre sous la dent. On a bien aperçu ici ou là des rouleaux de foin sous plastique, dans les prés, destinés à l'alimentation hivernale, mais en général, on ne voit pas de grandes fermes et encore moins de grands hangars pour stocker le foin comme chez nous. Pas de bergers apparemment pour surveiller ces bêtes; mais on voit souvent des fermiers venir un moment sur le pré faire le point sur leur cheptel. Une autre façon de travailler. 



UNE BIEN CURIEUSE RENCONTRE
Nous redescendons du col pour rejoindre la route côtière nord; il est tard et la circulation quasi nulle, ce qui est très appréciable sur ces routes où chaque croisement pose problème, et celle-ci en particulier. La largeur de la route correspond à celle du CC. En général, tout se passe bien, vu le caractère de l'Irlandais que nous avons souvent décrit; mais il faut bien toujours une exception, n'est-ce pas ? 
Et voilà; nous voyons arriver une voiture qui semble vouloir passer à tout prix; impossible bien sûr, et au lieu de reculer un peu vers un espace plus large qui nous permettrait de nous croiser, le monsieur ne bouge plus; il ne manifeste ni colère, ni impatience, et il refuse de regarder en face; il va prendre un sacré torticolis ! Le temps passe, passe, rien ne bouge; jusqu'à ce qu'un jeune arrive en vélo, constate la situation, repart, revient au bout d'un moment, parle au conducteur qui se décide enfin à reculer, avec quelque difficulté tout de même, jusqu'à ce qu'on puisse enfin passer. Bien curieux évènement; ce jeune homme est-il tétanisé par la peur qu'on lui a inspiré, est-il un brin alcoolisé ? Ou peut-être n'est-il pas Irlandais?



Après cette rencontre insolite, nous retrouvons du plat avec la route côtière; il se fait déjà bien tard et nous trouvons un emplacement satisfaisant sur le parking d'une église dans le petit village de Ardgroom qui nous permettra de passer une bonne nuit réparatrice après toutes ces émotions.

ARRÊT POUR LA NUIT SOUS LA PROTECTION DE L'ÉGLISE D'ARDGROOM 

RING OF KERRY


La péninsule Iveragh, connue sous le nom plus populaire de Ring of Kerry, est certainement la plus investie de toutes les contrées d'Irlande par les touristes, en tout cas, par les centaines de cars qui la sillonnent; elle est présentée comme la plus belle région d'Irlande par les Tours Operators; après avoir aujourd'hui parcouru tout le pays, nous pensons que malgré toutes les beautés réelles de ses différents sites, elle est loin d'être pour nous la plus belle d'Irlande. Explication? Au vu de notre expérience, il nous apparait que cette partie du pays dispose de routes nationales qui se rapprochent un peu plus des standards européens en terme de largeur et qui permettent donc à cette flotte immense de bus de rouler sans trop de difficultés; pour faciliter encore le parcours de ces bus, ils font tous le trajet dans le même sens, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Malheur à ceux qui font le contraire !

Evidemment, c'est bien ce qui nous est arrivé; arrivant sur le Kerry par le sud, nous avons naturellement enchainé à gauche sur ce parcours mythique; la punition n'a pas tardé à se produire. Pendant plusieurs heures, nous n'avons cessé de rencontrer des bus; tous les deux cents mètres, arrêt, départ, etc... épuisant, stressant.... Certains s'arrêtent dés qu'ils nous aperçoivent, dans des espaces un peu plus larges pour faciliter le croisement; nous faisons évidemment de même dés que nous apercevons un bus; mais compte tenu de la sinuosité constante des routes, le plus souvent, la rencontre est brutale et il faut réagir très vite; d'autres  bus, au contraire, apparemment sûrs de leur droit de passage continuent à foncer, et évidemment  ça coince dur: perte de temps inutile; on a rencontré même un conducteur qui refusait d'avancer alors que nous étions bien garés et qu'il avait très largement, pour une fois, la place de nous croiser sans aucune difficulté; un peu paniqué le conducteur; était-ce son baptême des routes irlandaises ?
En tout cas, chaque rencontre est un stress à gérer; on attend le choc et ... ouf c'est passé! Au suivant !

De plus, nous ne sommes pas enchantés par le paysage que nous traversons; tout de même, pour être objectifs, il y a des endroits qui méritent la mention bien: collines verdoyantes descendant vers la mer, lacs de tourbières, des îles parsemant la mer, baies aux belles et immenses plages, lagunes.... 


AUTANT DE MOULES QUE DANS LE BASSIN DE THAU ?

DÉTAIL: DES TONNEAUX EN PLASTIQUE POUR TENIR LES FILINS A MOULES ?

PAYSAGE CLASSIQUE: FORÊTS DE PIN, TOURBIÈRES

KENMARE, PORTE D'ENTRÉE DU RING OF KERRY

Petite ville de 2700 hts, rue principale aux maisons colorées, animée, où nous faisons halte à midi pour le déjeuner.

ON SE CROIRAIT LE LONG D'UN FJORD EN NORVÈGE
Une nationale ! Comme toutes les routes d'Irlande, à l'exception de quelques autoroutes ou double-voies, assez peu nombreuses d'ailleurs, il n'y a jamais de bas-côté ni de garage pour s'arrêter un moment ou pour prendre une photo d'un beau paysage. En guise de bas-côté, on a des murets de pierres, le plus souvent dissimulés sous la végétation; à tout moment, nous nous attendons à entendre le sinistre bruit d'une carrosserie caressant ces pièges ou la roche selon le côté de la route où l'on se trouve. La conduite demande donc toujours une attention et une concentration d'esprit extrêmes.
La largeur des routes est un problème certes, mais en plus, la plupart d'entre elles et notamment les nationales ont un revêtement bien dégradé, en mauvais état; on a l'impression d'avoir un marteau piqueur dans les mains en conduisant, et tout tremble: la carrosserie, les meubles, les verres et ....même les os !



TOUJOURS DE BELLES PLAGES AU BEAU SABLE BLANC


UN VIEUX COUPLE FLASHÉ PAR UN JEUNE COUPLE EN VOYAGE DE NOCES
Presque au bout de la péninsule, avant d'arriver à Waterville, dans le col de Coomakista, nous faisons halte sur un des rares parkings aménagés pour apprécier des points de vue; le hasard fait qu'un couple de Français se gare derrière nous, et bien sûr, comme ils sont sympas, nous engageons la conversation; ce sont des quadras qui viennent juste de se marier et qui font leur voyage de noces en Irlande. Séquence photos inévitable.

Au bas du col, nous retrouvons le littoral et quelques kms plus loin la station balnéaire de Waterville qui n'a rien d'attrayant, mais qui a eu le privilège de recevoir Charlie Chaplin et sa famille dans les années soixante, lorsqu'il venait passer quelques jours de vacances à l'hôtel (le Butler Arms); son souvenir est immortalisé par une statue sur la promenade.


FESTIVAL DE RHODODENDRONS





NE PAS SE FIER AUX APPARENCES ! CETTE NATIONALE EST UN ENFER


LOUGH CARAGH

Remontant ensuite le Kerry vers le nord-est, arrivé à hauteur du Lac Caragh, nous bifurquons vers l'intérieur pour échapper à la monotonie de la route nationale et surtout à son très mauvais état qui nous secoue tous, passagers et camion, depuis quelques heures; la route est extrêmement étroite et sinueuse, comme d'habitude, mais elle a le mérite d'être déserte et surtout plus confortable que la nationale. Nous glissons sous des tonnes de végétation, dans la forêt compacte, croisant ici ou là une ferme, traversant un petit hameau de quelques maisons. A un moment, cependant, la route devient tellement étroite que nous décidons de faire demi tour pour prendre une autre direction; un portail ouvert d'une maison isolée nous permet d'envisager ce demi tour; après quelques manoeuvres au cm près, nous parvenons à remettre le camion dans le .... droit chemin. Ouf! mais ce n'est pas gagné non plus, car on ignore l'état de la route que nous prenons. 
Avec beaucoup de patience, nous atteindrons enfin le village de Killorglin.

KILLORGLIN

Village de 2000 hts environ; nous avons trouvé une bonne place, à défaut d'être belle, sur un parking au bord de la rivière Laune; on ne peut pas faire les difficiles, car c'est le seul endroit plat de la ville. 
Fatigués par le stress du Kerry, nous ferons d'ailleurs là une pause de deux jours.
La particularité de cette bourgade, c'est son bouc! Explication: chaque année, à la mi-août, lors de la fête locale, tout les gens des environs s'y retrouvent pour la Puck Fair, la fête du bouc; un bouc est couronné roi de la fête, hissé sur une estrade, nourri et abreuvé (à la Guinness?) pendant trois jours. 
L'origine de cette manifestation ... originale ? Celtique pour les uns, pour d'autres: en 1808, un avocat avait défendu le cas du maire local qui avait été privé par le vice-roi d'Irlande de percevoir les taxes sur la vente des animaux à la foire de Killorglin. Cet avocat plaida le fait que les chèvres n'étaient pas inscrites dans le document officiel d'interdiction et la foire aux chèvres put donc se tenir dans les conditions habituelles. Un bouc fut exposé sur l'estrade, et la tradition respecte encore aujourd'hui cet évènement. Non moins historique et important, l'avocat inconnu n'était autre que le futur défenseur des droits des catholiques laminés par le rouleau compresseur britannique, le célèbre O'Connell.




UNE ÉTAPE AGRÉABLE 

LA  LAUNE

LA  LAUNE

LE BOUC, EMBLÈME DE LA VILLE








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire